"Construction" européenne, Chine, Grèce et perte d'influence internationale
La Grèce vient de se trouver un «sauveur» de choix en la personne de la Chine qui lui propose son soutien financier et au passage fait les yeux doux à la zone euro. Pourtant cette aide opportune n'est pas sans contrepartie.
La Grèce est assurément un des pays européens à avoir le plus bénéficié des fonds structurels. Grâce à l’argent de l’Europe, la Grèce a très largement construit ou modernisé ses infrastructures, notamment ses infrastructures de transport .
Comme on le sait, la Grèce est en proie à de très graves difficultés qui sont d’abord celles de sa compétitivité et du rapport des Grecs au bien commun et à la chose publique (l’environnement, l’impôt, les services publics…).
La cure d’austérité imposée à la population ne résout en rien ces problèmes, au contraire, elle les aggrave en plongeant le pays dans la dépression et en affaiblissant le lien social, ciment de la compétitivité d’une Nation.
Dans ce contexte, on apprend que la Chine a proposé son aide financière à la Grèce et serait même prête à venir au secours de la zone Euro.
Lorsque l’on y regarde de plus près, il apparaît que les Chinois se déclarent prêts à acheter les futures obligations qui seront émises par l’Etat grec… lorsque celui-ci retournera sur les marchés pour se financer. Les Chinois ne prennent ainsi qu’un risque très mesuré.
Ils proposent de financer un fonds de 5 milliards de dollars afin d’aider les armateurs grecs à commander des navires qui seront construits par des chantiers navals… chinois. Une sorte de remake du plan Marshall ?
Enfin, COSCO (China Ocean Shipping Company) a remporté la concession d’une partie majeure du port du Pirée, premier port grec près d’Athènes, pour…35 ans afin de faire de ce port le centre de transit commercial des marchandises chinoises vers l’Europe.
La réalité est ainsi que la Chine est en train de faire main basse sur la Grèce en profitant de l’opportunité qui lui est offerte par les dirigeants publics et privés de ce pays de valoriser à son profit les investissements considérables réalisés depuis l’entrée de la Grèce dans l’Union européenne.
Il n’est point nécessaire pour les responsables chinois d’annoncer que leur « aide » ne sera apportée que sur la base de contreparties. Celles-ci ne sont que trop évidentes. Il s’agit ni plus ni moins que du pillage des ressources d’un Etat souverain et de celles du contribuable européen.
Une nouvelle fois, la Grèce sert de cobaye. Si la Chine reste un investisseur encore modeste en Europe, la progression de ses investissements européens est de 20 à 30% par an.
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