mardi 16 août 2011

Angela Merkel confrontée à une mutinerie anti-eurobond

Traduction d'un article d'Ambrose Evans-Pritchard dans le Telegraph  (15/08/11) :

Les partenaires de coalition de la chancelière Angela Merkel menacent de quitter le gouvernement si elle accepte les eurobonds ou toute autre forme d’union fiscale pour soutenir l’Europe du sud.
La révolte rampante dans le Bundestag fait qu’il est quasi-impossible pour Mme Merkel d’offrir de réelles concessions au sommet de crise de mardi avec Nicolas Sarkozy.
« Le groupe FDP ne votera pas pour les eurobonds. Chacun doit comprendre qu’il n’y a pas de majorité viable pour cela » dit Frank Schäffler, porte parole du FDP.
(…)
Alexander Dobrindt, secrétaire général des chrétiens sociaux bavarois (CSU), allié clé de Merkel dit que son parti a énoncé un « non très clair aux eurobonds ».
Merkel fait également face aux protestations au sein de son propre parti des chrétiens démocrates (CDU), bien que les élites politiques du parti est prêt à considérer des eurobonds partiels jusqu’aux limites de Maastricht de 60% du PIB mais seulement sous de rigoureuses conditions.
Il est évident que le public allemand n’est pas d’humeur pour de telles formules. Un sondage YouGov montre que  
59% des allemands sont opposés à tout renflouement supplémentaire. 
La majorité veut voir la Grèce sortir de l’euro 
et 44% veut un retrait allemand de l’union monétaire européenne.

« Etant donné l’euroscepicisme croissant dans la population, il est politiquement trop dangereux de jouer avec le sujet explosif des eurobonds » dit Hamburer Abendblatt.
Otmar Issing, l’ex chef économiste de la BCE a dit à la télévision allemande qu’un pas vers les eurobonds appauvrirait l’Allemagne et destabiliserait le Bundestag. « Ce serait catastrophique, je ne comprend pas comment un politicien allemand peut accepter cela ».

La cour constitutionnelle allemande a encore à se prononcer sur la légalité des mécanismes de renflouement de la zone euro et prêtera attention à ses avertissements que la politique de l’UE dérive vers la concentration des pouvoirs budgetaires dans les mains des autorités de l’Union européenne en dehors d’un contrôle démocratique.
Professeur Wilhelm Hankel de l’université de Frankfort dit que l’eurobond est un camouflage pour une union fiscale. « C’est interdit par le droit européen et la constitution allemande. Chacun dans le parlement réalise que nous sommes proches du rubicon et que s’ils acceptent les eurobonds ils ne pourront pas stopper la marche vers une union de transferts ».
(…)
La situation évolue à vitesse éclair, les marchés craignent que le fond de soutien de 440 milliards est trop faible pour supporter la double contrainte de l’Italie et de l’Espagne. La crise a à présent escaladé à un nouveau et dangereux niveau alors que les inquiétudes au sujet d’une récession globale ont mit le projecteur sur la dynamique de la dette française. Les coûts du FESF pourraît faire perdre au pays sa note AAA.
(…)


1 commentaire:

  1. Alors que l'Allemagne est la grande bénéficiaire de l'Union Européenne Madame Merkel laisse les autres pays tels l'Espagne,le Portugal,la Gréce,l'Italie,l'Irlande ,la France et d'autres se débattre dans les difficultés économiques (importations massives de produits allemands,exportations en chute libre,déficit et chômage records et délocalisations des entreprises).Cette Europe antisociale n'a aucun avenir.

    RépondreSupprimer