Un livre qui permet de faire le point sur l’état de la Russie depuis la fin de l’URSS. La Russie de Poutine et de Medvedev est un grand pays qui cherche à regagner un statut sur la scène internationale à la hauteur de son envergure et positionnement géostratégique central. Entre, d’un côté le monde « occidental » dont elle revendique la parenté culturelle (tout en soulignant sa spécificité) et avec lequel elle espère nouer des partenariats qu’aucune guerre froide ne devrait plus interdire et de l’autre la dynamique asiatique, avec une Chine qui se positionne en grande puissance économique du XXIème siècle, la Russie est une puissance eurasiatique qui ne se ferme aucune porte.
Ce qui ressort de cet ouvrage de l’historienne française est un pragmatisme certain de la part de la nouvelle élite dirigeant la Russie, ainsi Poutine comme Medvedev ne sont pas dans des positions dogmatiques sur le plan international. Poutine avait fait lors de son premier mandat un pas en direction des Etats-Unis, en espérant pouvoir trouver un partenaire de bonne foi ; ce mouvement a cependant été déçu par le constat de la volonté toujours intacte des américains d’isoler la Russie de son « étranger proche » (poursuivant ainsi une certaine constante géopolitique de la thalassocratie face à la puissance continentale, stratégie poursuivie par Brzezinski).
Aujourd’hui les élites russes semblent bien décidées à défendre la souveraineté et les intérêts vitaux du pays, l’intervention géorgienne de 2008 l’a confirmé et constitue la réplique russe face à l’indépendance de l’état fantoche du Kosovo, abritant la plus grande base militaire extérieure américaine.
De même la politique étrangère russe est résolument multipolaire. L’organisation de coopération de Shanghai a dans cet optique un fort potentiel en permettant de stabiliser l’Asie centrale, de nouer des coopérations et de défendre les intérêts de la région.
Au final « La Russie entre deux mondes » d’Hélène Carrère d’Encausse donne vraiment envie d’approfondir le sujet.
Seuls quelques points auraient pu être d’avantage développés (l’épisode des guerres de Tchétchénie, la question démographique etc.).
Eurokritik
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