"La France en faillite argentine en 2010 ?" 
Sources :  
Pour se  conformer aux exigences de la Banque centrale, du Pacte de Stabilité et  du droit européen de la concurrence, les gouvernements successifs ont  littéralement bradé le patrimoine public français, en moyenne à la  moitié de sa valeur. Selon la quatrième de couverture  de "La grande braderie du patrimoine public des Français", il aura fallu  à Jean Roux 4.000 heures de travail pour regrouper, sur cinq ans,  20.000 articles de presse et publications économiques et financières...  Ce livre, à partir de faits avérés et publiés, est le premier à mettre  en perspective et à décrire la gigantesque « Opération Publique d'Achat » sur le patrimoine public des Français, et ce, au profit des grandes sociétés multinationales et des fonds de pensions américains. 
En 2006, la dépossession porte sur plus de 500 milliards d'euros d'actifs : grandes sociétés nationales, transports aériens et ferroviaires, aéroports et réseaux autoroutiers, bâtiments publics, foncier domanial, patrimoine historique et artistique, musées nationaux, industries de la Défense, stock d'or de la Banque de France...
La privatisation sournoise du système public de protection sociale et de retraites, l'abandon à la spéculation anarchique du domaine public et du littoral, la privatisation rampante de l'eau, de l'image, de l'espace... sont également étudiés, ainsi que les techniques financières de dépossession et les montages sophistiqués sur fond de laxisme et de démission. L'auteur estime utile le rôle des syndicats (CGT, CFDT, FO, CFTC, SUD, CGC, etc.) pour la défense du service public et de l'emploi et contre les délocalisations et la désindustrialisation imposées par Bruxelles.
Après avoir décrit l'évolution des paramètres clés, qui, en dix ans (1989-1999), ont conduit l'Argentine à la cessation de paiement, l'auteur étudie l'évolution de ces mêmes paramètres pour la France et annonce le risque d'une faillite en chaîne des budgets publics à l'horizon 2010 : État, caisses de protection sociale et de retraites, collectivités locales !
En vingt ans – la double décennie PS/UMP – la dette de l'État français aura augmenté de 1 000 milliards d'euros (période 1986-2007, prévision). Le cumul des braderies en cours et de l'augmentation de la dette de l'État représente le chiffre effarant de 1 500 milliards d'euros dilapidés... de quoi offrir au peuple français un patrimoine équivalent à 10 millions de logements neufs, de 150 000 euros chacun (1 million de francs).
La France n'est pas le seul pays européen concerné. Mais la richesse historique considérable de son patrimoine et ses atouts économiques, géographiques, culturels, donnent à ce gâchis sans précédent dans son histoire une dimension toute particulière... existentielle.
À la vitesse de 1 milliard d'euros par semaine pour le budget de l'État, cumulé avec 1 milliard d'euros de déficit par mois pour les budgets sociaux, le peuple français, désinformé et inconscient, marche vers « la finale argentine », autrement dit vers l'abîme.
En 2006, la dépossession porte sur plus de 500 milliards d'euros d'actifs : grandes sociétés nationales, transports aériens et ferroviaires, aéroports et réseaux autoroutiers, bâtiments publics, foncier domanial, patrimoine historique et artistique, musées nationaux, industries de la Défense, stock d'or de la Banque de France...
La privatisation sournoise du système public de protection sociale et de retraites, l'abandon à la spéculation anarchique du domaine public et du littoral, la privatisation rampante de l'eau, de l'image, de l'espace... sont également étudiés, ainsi que les techniques financières de dépossession et les montages sophistiqués sur fond de laxisme et de démission. L'auteur estime utile le rôle des syndicats (CGT, CFDT, FO, CFTC, SUD, CGC, etc.) pour la défense du service public et de l'emploi et contre les délocalisations et la désindustrialisation imposées par Bruxelles.
Après avoir décrit l'évolution des paramètres clés, qui, en dix ans (1989-1999), ont conduit l'Argentine à la cessation de paiement, l'auteur étudie l'évolution de ces mêmes paramètres pour la France et annonce le risque d'une faillite en chaîne des budgets publics à l'horizon 2010 : État, caisses de protection sociale et de retraites, collectivités locales !
En vingt ans – la double décennie PS/UMP – la dette de l'État français aura augmenté de 1 000 milliards d'euros (période 1986-2007, prévision). Le cumul des braderies en cours et de l'augmentation de la dette de l'État représente le chiffre effarant de 1 500 milliards d'euros dilapidés... de quoi offrir au peuple français un patrimoine équivalent à 10 millions de logements neufs, de 150 000 euros chacun (1 million de francs).
La France n'est pas le seul pays européen concerné. Mais la richesse historique considérable de son patrimoine et ses atouts économiques, géographiques, culturels, donnent à ce gâchis sans précédent dans son histoire une dimension toute particulière... existentielle.
À la vitesse de 1 milliard d'euros par semaine pour le budget de l'État, cumulé avec 1 milliard d'euros de déficit par mois pour les budgets sociaux, le peuple français, désinformé et inconscient, marche vers « la finale argentine », autrement dit vers l'abîme.
Ce que nous rapporte Jean Roux est si effarant qu’on a peine le croire. Les  privatisations opérées en France depuis 1987 auraient  été faites, en  moyenne  à la moitié de la valeur des entreprises: la plus grande  spoliation du patrimoine public depuis la vente des biens nationaux. Elles ont rapporté  de 1984 à 2002 au total 90  milliards € à l’Etat ; elles auraient dû lui  en rapporter deux fois plus.
Tout cela est énorme. Que faut-il en penser ?  Jean  Roux est un  homme sérieux : commissaire aux comptes, financier  international et historien, lauréat du Conseil supérieur de l’ordre des  experts-comptables, il a  dépouillé pendant cinq ans toutes les  informations et commentaires de  la presse économique  et les rapports  officiels sur les privatisations. Ses sources sont donc publiques. Il   n’a pas de préjugés politiques apparent et en tous les cas ne remet  jamais en cause les privatisations dans leur principe. C’est un homme  simplement soucieux de la gestion du patrimoine public, de notre  patrimoine. 
On est d’ailleurs loin en la matière d’un clivage gauche droite :  la gauche entre 1997 et 2002  ( gouvernement Jospin) a privatisé  davantage ( 50 milliards d’€)  en cinq ans que  les trois gouvernements  de droite  qui l’avaient précédée en dix ans ( 40 milliards € ), et dans des conditions généralement plus douteuses.
En  1980, le secteur productif public représentait 1 088 000 salariés ;  en  1984, soit après la grande vague des nationalisations Mitterrand, il  passe à 1 762 000 salariés ( 16 % du secteur productif, 17 % du CA,  40 %  des immobilisations). Après ce  pic historique  vient la décrue : il   ne représente plus que  1 132 000 salariés en 2003, moins encore  aujourd’hui.   Il  est passé de 10,5 % de  l ‘emploi productif en 1984,  à   5, 3 % en 2000. 
L’estimation  d’un rabais global de 50 % est une moyenne entre des opérations  relativement convenables et des cessions d’actifs publics  particulièrement scabreuses. Parmi celles-ci ,  on citera le cas du    BRGM  qui vend en 1993   pour 788 millions de F un patrimoine minier  estimé ultérieurement  à 12 milliards de F  ou encore celui de  la SFP  cédée pour 4,5 milliards € en 2001 , un montant que la profession  cinématographique française dans sa totalité qualifia de scandaleuse,  une opération intervenue après que l’Etat,  obligeant  les chaînes de  télévision à acheter les programmes hors du secteur public, lui eut  coupé les ailes. Comment ne pas évoquer aussi  la cession en 2001 des  Autoroutes du Sud de la France qui permettent à l’acheteur final de  réaliser en 2005, et cela sans le moindre risque, une marge brute  d’exploitation de 65 % ! L’Aérospatiale elle-même a été cédée à un prix  que l’on   estime généralement très sous-évalué. 
Aux  privatisations d’entreprises proprement dites, s’ajoutent  la cession  du patrimoine immobilier de l’Etat ou des entreprises publiques, souvent  en « bloc » , c'est-à-dire avec des rabais de 50 % :  appartements ou bureaux  de la Banque de France, de la SNCF , d’EDF, du Crédit lyonnais ou encore la cession d’une partie du stock d’or de la banque de France ,  « fausse bonne idée de Nicolas Sarkozy  » ( La Tribune 18 /11/04) , à un moment où   tout laisse supposer que l’or est durablement à la hausse.  
A  cela s’ajoutent différentes techniques dont l’effet est aussi la  réduction du patrimoine public : externalisation ( on en a vu les effets  fâcheux  dans l’affaire du Clémenceau) , titrisation etc.  
Au  chapitre  de la gabegie de l’Etat et de la légèreté de sa gestion au  cours des dernières années, Jean Roux décrit aussi   les effets  dévastateurs de l’affaire du Crédit lyonnais ( 1 milliard € au moins  pour la seule affaire Executive Life : on dira à juste titre que ces  erreurs là sont l’effet de la nationalisation, mais cela ne justifie pas  que l’on privatise n’importe comment ),  la légèreté de la gestion de  France-Télécom , qui a fait cadeau de 11 milliards  € à sa filiale  allemande Mobicom ( dont 8 milliards sont revenus à  l’Etat allemand par  le biais de la vente d’une licence  finalement inutile !).
Malgré  les recettes des privatisations, les années 1980, 1990 et 2000 voient  l’endettement public français croître de manière considérable. La  dette publique était en 1969 de 15 milliards € , soit 14 % du PIB, en  1981 de 75 milliards (20 % du PIB ),  en 1986 de 180 milliards  (30 % du  PIB ) , fin 2003 de  1000 milliards €  (60 %du PIB ) , début 2006 de  1120 milliards €  (66, 4 %du PIB) , soit 18000 € par habitant et bien  davantage par famille, dont  plus de 50 % sont détenus par des  institutions étrangères. Et rien ne laisse à ce jour prévoir que la  dérive de la dépense publique  ( 5 milliards € par mois de déficit )  puisse être enrayée. 
Non  seulement l’Etat s’est appauvri  ( 807 milliards d’actifs en 1980, 290  milliards en 2002 selon le rapport Pébereau ) sans que cela ait un  véritable impact sur les finances publiques  mais la politique menée a largement favorisé la mainmise de capitaux étrangers sur  l’ économie  française.  On connaît la malheureuse prise de contrôle de Péchiney  par Alcan,  prélude à son démantèlement : il a été donné à l’auteur de cet article  d’assister au spectacle obscène de la remise, sous les applaudissements   de la fine fleur  de la finance française, du « prix de la meilleure  fusion-acquisition de l’année » au PDG d’Alcan. Mais qui sait  que la  politique fiscale a pour effet de favoriser   cette prise de contrôle ?   Un décret de 1993 pris par Nicolas Sarkozy,  ministre du budget,  exonère de tout impôt  les dividendes versés à des fonds de pension  étrangers  tout en leur maintenant l’ avoir fiscal  ( dispositif auquel  un accord franco-britannique ajoute des avantages supplémentaires).  Selon une estimation du Conseil national des impôts, là où le dividende  versé est de 100, l’investisseur national reçoit 54, le fonds de pension  100 et s’il est anglais, 145 ! 
Mais  de quoi faut-il encore s’étonner quand on voit  fin 2005  le  gouvernement français  appuyer une action d’une mystérieuse société  basée à Jersey  contre Etamet dont  le    principal actionnaire est  l’Etat français, cette action conduisant à déposséder cette dernière au  bénéfice de la  société étrangère d’un des  principaux gisements de  nickel de Nouvelle Calédonie ! Ceux qui agissent ainsi  ne  commettent pas seulement un crime vis-à-vis des intérêts français, ils  ridiculisent notre pays face à la  communauté financière  internationale !   
Les  intérêts étrangers qui profitent des privatisations au rabais sont  souvent des fonds de pension américains ( propriétaires par exemple  de  43 % d’EADS ) . Autrement dit , alors que  l’avenir des retraites n’est  pas assuré en France, l’Etat français  subventionne  les retraités  américains !  Cela n’est d’ailleurs pas propre à la France  : ce qui se passe dans notre pays s’inscrit dans une politique de prédation de dimension mondiale. 
On  sait comment la Commission européenne a systématiquement encouragé la  politique de privatisation,  notamment en permettant cette aberration  comptable :  prendre en compte les recettes de privatisations dans le  budget  de fonctionnement de l’Etat, ce qui permet  une  réduction  optique du déficit . 
On  sait moins comment, malgré le coup de semonce du 29 mai 2005, cette  politique s’est aggravée, en particulier par la cession de ce qui  restait d’ autoroutes publiques à vil prix. Le projet en cours de  discussion de cession de GDF à Suez va dans le même sens. Les sociétés  qui ne sont pas encore privatisées, les grands services publics comme  EDF, GDF, SNCF, La Poste , sont en réalité les proies les plus juteuses    : jouissant d’un monopole durable , ils présentent une sécurité pour  l’investisseur bien plus grande que les actifs proprement industriels,  surtout s’ils sont acquis au rabais. 
Ce panorama affligeant nous interdit désormais de considérer de haut des pays comme la Russie ou certains pays d’Amérique latine   où les privatisations ont été l’occasion d’un pillage généralisé du  patrimoine public,  générant des fortunes aussi rapides qu’illégitimes :  il n’est pas certain qu’en définitive,  nous ayons fait beaucoup mieux.  Il est décidément bien difficile dans un pays comme la France de  trouver les marques du vrai libéralisme  responsable, respectueux des  deniers publics et par là distinct  de la recherche effrénée du profit ,  de la pure et simple corruption ( que l’on devine dans la pénombre des  pratiques que dénonce Jean Roux ) et de l’irresponsabilité  technocratique. 
L’auteur   prédit à  la France une faillite à la mode argentine  pour les toutes  prochaines années : cette prédiction est à prendre au sérieux. On lui  reprochera en revanche d’entretenir quelques illusions sur les  syndicats, seuls défenseurs à son gré du patrimoine public :   il semble  ignorer que ceux-ci,    trop souvent serrés de près par les procédures  judiciaires,  n’opèrent qu’une mobilisation de façade contre les  pratiques qu’il dénonce : leur discrétion dans l’affaire Suez-GDF est  stupéfiante. De même Jean Roux apparaît bien naïf quand il s’imagine que  les élus locaux sont plus vertueux que les politiques nationaux ! Sur  le plan formel,   on lui reprochera seulement  d’avoir exagérément  élargi son sujet ( prédation de l’environnement, gaspillages sociaux,   exode des œuvres d’art etc.), ce qui peut affaiblir  la crédibilité de  son ouvrage qui demeure néanmoins une mine de renseignements.
Voilà  au total un travail sérieux et  courageux : sa large diffusion est  souhaitable : que ces faits scabreux soient connus nous paraît  le  préalable au redressement  des moeurs qui seul peut sauver notre pays du  désastre  annoncé.  
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